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Le vin rosé ne possède pas de définition satisfaisante malgré de longs débats tant au niveau français qu'international. En effet, si la législation européenne ou l'Organisation internationale de la vigne et du vin donnent bien une définition du vin, elles n'en proposent aucune pour les vins blancs, les vins rouges ou encore les vins rosés. En fait, les usages se sont parfaitement accommodés de ce vide, puisque on édicte des règlements et des circulaires, on négocie, on signe des contrats, bref on reconnaît une existence indéniable au rosé dans le monde du vin.
D’expérience, le vinificateur sait qu’il est difficile d’obtenir un vin rosé à la fois fruité et équilibré, de maîtriser sa couleur et surtout d’être régulier d’un millésime à l’autre.
Les qualités de « fruité » et surtout de « rondeur en bouche » sont généralement obtenues grâce à une macération pré-fermentaire de la vendange qui permet d'extraire des composés pelliculaires (précurseurs d'arômes, polysaccharides...). Cette macération est aussi favorable à une diffusion vers le moût des anthocyanes responsables de la couleur du raisin et donc du vin. Le vinificateur doit donc trouver le bon équilibre entre la couleur souhaitée pour le vin fini et le profil gustatif (rondeur, perception acide...) de ce même vin.
Le défi du rosé au XXIesiècle est sûrement la définition de son propre univers de consommation, par rupture avec l'univers des vins nécessitant une somme de connaissance, ou encore avec l'univers des simples boissons, mais probablement dans l’axe de la redécouverte du plaisir lié au vin, à sa simplicité et à son usage comme vecteur de convivialité. |